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Les Ensablés - "Raphael" (1886) de Eugène Müntz – 2e partie

Cet article fait suite à celui du 14 juin sur Eugène Müntz. Après avoir replacé, selon sa méthode, l’activité artistique comme un facteur central de compréhension de la civilisation de la renaissance, tout en se livrant à un examen documentaire des premières années de Raphaël, Eugène Müntz nous accompagne dans le développement du jeune peintre, fraîchement sorti de son apprentissage dans l’atelier du Pérugin pour partir à la conquête de Florence.

Le 28/06/2020 à 09:00 par Les ensablés

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28/06/2020 à 09:00

Les ensablés

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Par Antoine Cardinale

Au milieu des géants
Pour peu de temps, il revient à Urbin. Les temps ont changé. Le duc Guidobaldo qui avait affronté César Borgia, avait été chassé de son fief : il revient, s’enfuit, revient encore et meurt enfin, pleuré par ses sujets. Sans descendance, il avait adopté François  Marie della Rovere, neveu de Jules II. La cour que le duc réunit alors autour de lui  représente un milieu brillant, au milieu de laquelle se distingue particulièrement la figure de Balthazar Castiglione, mais elle ne comporte pas de créateur de premier plan. Il faut qu’en 1504 le jeune peintre aille se mesurer aux géants, il lui faut faire le voyage à Florence. Suivons-le, et Eugène Müntz nous sera le meilleur des guides.
En descendant des riantes hauteurs de Fiesole, où le rosier alterne avec l’olivier, le voyageur rencontrait d’abord le couvent de Saint-Marc, immortalisé par Fra Angelico ; puis dans la via Larga, le somptueux palais des Medicis, baptisé au dix-septième siècle du nom de palais Ricciardi. Plus loin venaient à côté l’un de l’autre, trois édifices qui à eux seuls auraient suffi à la gloire de n’importe quelle ville ; le Baptistère, peuplé des chefs d’œuvre d’André de Pise, de Ghiberti, de Donatello, de Verrochio ; la cathédrale ; le campanile. Au loin enfin, sur la hauteur, le regard découvrait la vénérable basilique de San-Miniato avec sa façade resplendissante de marbres et de mosaïques à fond d’or.
Il ne paraît pas que les lettres de recommandation, que le jeune peintre amenait avec lui et qui portaient pourtant le sceau de la famille ducale d’Urbin, aient beaucoup ému le gonfalonier Pierre Soderini, qui dirige alors la République Le mérite artistique n’est pas tout, les puissants pèsent aussi l’intérêt politique et le jeune Raphaël, venu d’un satellite politique de la cour papale pesait probablement peu dans la confiance du chef de la République, et peut-être même cette recommandation joua-t-elle contre lui. Quoiqu’il en soit, il arrive à un moment décisif dans l’histoire de l’art : Pierre Soderini, ami de Michel-Ange et protecteur de Léonard a décidé de les mettre aux prises dans la gigantesque salle du Conseil. Ils se livrent là à un combat titanesque. Le premier choisit La bataille d’Anghiari, mêlée épique dans laquelle les lignes harmoniques du dessin triomphent de la mêlée féroce dont il a choisi le sujet ; le second avec La bataille de Cascina, dont la netteté toute plastique, la hardiesse et la science défient toute analyse. Dans l’enthousiasme et la passion que soulevait cette confrontation artistique, Raphaël, nous dit Vasari, prit le parti de Léonard. Ses premiers clients florentins, Angelo Doni ou Taddeo Taddei, sont certes des patriciens et passent pour de fins connaisseurs, mais le succès du jeune peintre se heurte à un plafond de verre : aucune commande officielle ne vient le sortir d’une ombre relative dans laquelle il ne parvient qu’à produire et vendre des tableaux religieux.
Car la période florentine de Raphaël est celle des Madones. Ce sera la marque de Raphaël pour les siècles qui viennent : lorsque notre Balzac veut rendre compte au lecteur de la beauté de la modeste héroïne qui va bouleverser la vie de Théodore de Sommervieux, peintre, dans le roman qui ouvre le cycle de la Comédie humaine, il ne trouve pas mieux dire que de la comparer aux vierges de Raphaël,

La nouveauté de ces tableaux ne doit cependant pas nous échapper : les rappels religieux, les références sont effacées ; dans ces tableaux de Madones le symbole, c’est-à-dire l’invisible, est absent : le nimbe lui-même n’est pas toujours dessiné ou bien c’est un trait d’or très légèrement marqué et c’est à peine si l’on aperçoit-on dans l’une d’elles une grenade pour avertir du chagrin à venir. Cette mère, je ne vois pas qu’elle soit une paysanne divinisée : c’est, pris au naturel, une jeune mère italienne, un peu rêveuse, d’une mélancolie qu’elle ne s’explique pas, enamourée d’un enfant au regard vif et turbulent qu’elle ne quitte pas des yeux.
La page de la suave et dévote école ombrienne est tournée. La Vierge au chardonneret et la Vierge à la chaise sont encore à Florence, la première aux Offices, la seconde au palais Pitti pour témoigner de ce moment de la vie de l’artiste, tandis que la Belle jardinière, qui est dans les collections royales depuis François 1er, est au Louvre. Chacun de ces tableaux est un chef-d’œuvre, et, nous dit Eugène Müntz, dans chacun d’entre eux se trouvent des trésors d’invention, de dessin et de coloris qui auraient fait la fortune de vingt peintres distingués.
Nous sommes en 1508, et après une dernière et vaine tentative pour obtenir du gonfalonier une commande privée, lassé d’attendre, et déjà assez célèbre cependant pour que Balthazar Castiglione ait jugé digne d’offrir son Saint Georges  au roi d’Angleterre Henri VIII, c’est vers Rome qu’il tourne ses regards.

La cité entre deux âges
Cette Italie du XVIème siècle, comme il y a loin de l’Antiquité à elle, comme elle a dégénéré depuis que Virgile lui faisait la dure injonction de régner sur les peuples et de leur abandonner les voluptés compliquées, les sciences, les arts et les plaisirs : ces consolations de vaincus, c’est elle maintenant qui en distille l’éducation à l’Europe, en laissant aux Français et aux Espagnols le soin de dicter ses destinées. Mais cependant elle vit encore : par la Ville, deux fois capitale du monde, en considérant, à travers les vestiges qui se voient encore dans les ruines de Rome, la divinité de ces esprits antiques, comme l’écrira Raphael lui-même, dans une lettre à Léon X qui s’est conservée.
Raphaël venait chercher gloire et fortune, mais nous dit Eugène Müntz, il s’ignorait jusqu’alors : la vue des chefs d’œuvres dus à de si nobles esprits, à une si haute civilisation, lui révéla ce qu’il était capable de faire ; ses forces décuplèrent, il sentit la volonté et le pouvoir de rivaliser avec ses glorieux prédécesseurs.
L’explication de la faveur de Raphaël à la cour papale est réglée en un paragraphe : sa parenté avec Bramante, son origine urbinate lui donnant la confiance du duc, neveu du pape, sont des éléments que nous connaissions mais qui n’expliquent pas que, aux côtés de Bramante, chargé de reconstruire Saint Pierre, de Michel-Ange commandé pour peindre le plafond de la Sixtine, Jules II ait si vite confié à un jeune peintre la décoration du palais apostolique, et si totalement qu’il lui commanda d’effacer les fresques dont Piero della Francesca, Luca Signorelli et Pérugin avaient couverts les murs.
De Bramante, un mot : fils patient de la pauvreté, il est dans cette trilogie le moins connu. S’élevant seulsqu’au sommet, il fut d’un caractère si entier, d’un génie vraiment grand et d’une activité si inlassable que la légende veut qu’arrivé au Paradis il réclama de tout reconstruire en menaçant de passer aux Enfers. De lui, le Tempietto, à Saint-Pierre au Montoir est ce qui se rapproche le plus dans l’art de l’Occident de l’Idéal absolu. Raphaël lui donne la place d’honneur dans L’école d’Athènes et c’est un hommage qui parle de lui-même.
Rome en 1508 est une cité entre deux âges. La Renaissance tarde encore à lui donner le décor que nous aimons, tandis que le visage qu’elle tenait de l’Antiquité se reconnaissait à peine. Mais entre ces deux époques, le Moyen-Age avait su laisser des traces magnifiques. A Rome, entre la ruine de l’Empire romain et la construction de Saint Pierre, il y eut mille ans d’une histoire riche en monuments et en décor. Mais par son art, si antique et si moderne, Raphaël enjambe le Moyen-Age. Il n’échappe pas à la marque des grands artistes de son temps, à l’image d’un Dürer dont dans une page célèbre, Focillon nous dit qu’il porte en lui deux âges, deux races d’homme et la contradiction éternelle des grands artistes.
La magnanimité du pontife, le riche mécénat du collège des cardinaux, la profonde et sincère passion de la curie pontificale pour les beaux-arts vont permettre à Raphaël de donner ses productions les plus grandioses.
Mais il y a une autre face à cette Rome-là : elle est écrite dans les mémoires de Cellini et dans les lettres de l’Aretin, consignée dans Guichardin et Bandello. Ce sont des pages de violence et de folie : le meurtre est approuvé, la vengeance obligatoire, la cruauté recommandée : que l’amitié même du pontife soit dangereuse, comme nous le disent les chroniques, laisse deviner que sa haine ne se pouvait soutenir ; on jette au cachot et on examine les cardinaux et les ambassadeurs, au mépris du droit canon et du droit diplomatique ; on sort de bon matin d’orgies qui ne se décrivent pas, et le temps de reprendre ses esprits, on va se recueillir à l’office sacré, et après avoir lavé les pieds aux pauvres, on prend le temps de trafiquer des prisonniers de guerre ; tout se paye, le ducat est l’alpha et l’oméga de l’amour, de la guerre et des arts aussi ; dans tout marché, il y a un volé, et on se fait voleur pour éviter de l’être. On se dédommage d’une insulte par un assassinat ; le viol est bien noté ; tout lettré et antiquaire que soit un Grand, s’il met à sac une ville, les officiers connaissent assez leur général pour trouver dans le pillage de quoi flatter son goût en matière de femmes et d’antiquités.
Sur Jules II, ou Léon X, on est reconnaissant à Eugène Müntz de ne pas s’étendre trop longtemps sur la cruauté, l’avarice, les vices et l’impiété foncière. L’historien choisit de demeurer dans le champ de la commande et du bilan artistique, mais sans cacher que ces papes conduisaient la papauté, et la Renaissance, aux abîmes.

La vie de Raphaël est à partir de là une longue litanie de chefs d’œuvre. Pour commencer les quatre stanze : dans l’ordre celle de Constantin, puis la salle de la Signature, le plus beau moment de la Renaissance, nous dit Müntz ; celle dite d’Héliodore où l’influence de Michel Ange se fait si puissamment sentir, et enfin celle de l’Incendie du Bourg.
Rien n’est significatif comme le commentaire que fait Eugène Müntz de cette fresque que l’on veut donner aujourd’hui à Jules Romain et G.F. Penni : de ces femmes qui portent l’eau sur des épaules fortement dessinées, sœurs terrestres des Sibylles de la Sixtine, l’une dont la courte jupe se soulève et bouillonne au souffle de l’incendie, l’autre au contraire dont la fine tunique épouse les formes voluptueuses, il n’observe avec froideur que des porteuses d’eau aux vêtements agités par l’ouragan dans une fresque dont il déplore l’éparpillement et le mélodrame. Là où Focillon, par exemple, voit l’ondulation d’une danse et décrit comment ce second groupe, non moins merveilleux, est formé par les porteuses d'eau: l'une, qui passe à un jeune homme une cruche pleine; l'autre, qui, les draperies battues par le vent, apporte une double provision d'eau dans des récipients, analogues aux amphores antiques. Raphaël a retrouvé ici toute sa verve, la fierté de-son dessin, sa puissance dramatique.
On trouve dans cette réserve, dans cette distance la seule limite au magnifique travail d’Eugène Müntz. Il ne faut attendre aucun lyrisme dans sa prose, et aucun risque dans ses sentiments. Mais c’est une probité qui peut séduire : ne pas vouloir tirer à soi la beauté d’un sujet, lui sacrifier les tentations du style témoigne au fond en faveur de Eugène Müntz
Si l’on ne peut refuser à Jules II et aux lettrés de son entourage une influence sur ces fresques, les documents manquent pour leur donner davantage : il semble bien que c’est à Raphaël qu’appartient l’inspiration générale comme les détails : c’est lui, l’homme supérieur qui a organisé ce vaste cycle, si harmonieux et si précis.
Ce serait le sujet d’une longue chronique que de recenser la profusion de chefs-d’œuvre que produit jusqu’à sa mort soudaine celui qui porta l’art à un degré de perfection que nul n’osait espérer, selon l’éloge que Vasari prononça trente années plus tard. Peut-on passer sur les Loges ? sur le portrait de Balthasar Castiglione, qui fait la fierté du Louvre ou sur les merveilleuses Sibylles de Santa Maria della Pace dont le gracieux cloître de Bramante est comme la présentation ? ne rien dire de la Farnesine ? passer sous silence Raphaël, l’architecte et le maître des antiques du souverain pontife ? Ce dernier point donne d’ailleurs à Eugène Müntz l’opportunité de reconnaître les connaissances du peintre, d’évaluer à travers sa correspondance la solidité de sa culture, de reconstituer sa bibliothèque et de nous redonner un merveilleux tableau de ce que les ravages du temps et la rapacité des hommes avaient laissé demeurer de la Rome antique.
Il meurt le vendredi saint de l’année 1520. Cette vie si bien ordonnée, cette vie si complète se réfléchit à travers une œuvre dont la perfection pourrait désespérer ; mais entendons cette vie, cette œuvre, à l’exemple de la Philosophie et de la Religion qu’il a peint à fresque aux murs du Vatican, comme la vibrante réponse de l’art aux forces de dissolution de la mort.

…le bonheur singulier de ce maître…
Profitons de cette chronique pour rappeler que le domaine de Chantilly, propriétaire d’un riche fonds de tableaux et de dessins de Raphaël, propose une exposition sur le peintre (Le maître et ses élèves) qu’il sera utile de visiter.

Comme le dit Germain Bazin, il semble qu’un théoricien a plus de chances de survivre dans la mémoire des hommes que l’érudit. On se croit autorisé à discuter des thèses du premier, il semble même qu’il nous invite à le faire, tandis que le second ferme à la conversation les portes de bronze de la certitude historique. Hippolyte Taine, auteur d’une Philosophie de l’art, prédécesseur et maître de Müntz survit encore malgré un déterminisme dont l’étroit dogmatisme fait parfois sourire[1].
Le premier ouvrage sérieux d’Eugène Müntz –qui figure dans le tome premier de la Bibliothèque des écoles françaises d’Athènes et de Rome- fut une Recherche sur les manuscrits archéologiques de Jacques Grimaldi, cet antiquaire bolonais qui s’efforça au XVIème siècle de sauver, en les dessinant ou en recopiant leurs inscriptions, les monuments de la Rome du Moyen-Age. On rêve qu’un jour se renoue la chaîne des âges et qu’il se trouve un savant de notre temps pour donner beaucoup de son temps et prendre un peu du nôtre, pour rendre hommage, à travers une de ces longues biographies qu’il aimait, au travail d’Eugène Müntz.
En guise d’envoi, observons comment, avec un tact qui contient toute sa personnalité, le savant juge de l’incursion de Raphaël dans le champ de la science. Le savant jugeait des travaux du peintre génial avec respect ; puisse-t-il juger maintenant avec infiniment d’indulgence les pages que nous lui avons consacrées.

Il est temps de faire connaissance avec l’archéologue recherchant les restes de l’art antique, les discutant, s’occupant de nous rendre le magnifique ensemble des monuments romains rongés par le temps ou mutilés par la main des hommes. Raphaël se présente à nous sous ce double aspect ; mais tandis qu’au début l’artiste l’emporte sur l’archéologue, nous assistons vers la fin de sa vie au phénomène inverse .Quelques critiques peuvent voir dans ce changement une preuve de lassitude : lorsque l’inspiration tarit, on se tourne vers la science. On naît poète ; on devient érudit. Pour nous, nous croyons qu’il faut plutôt admirer le bonheur singulier de ce maître, éminent entre tous, qui, dans sa courte carrière, a pu tout à tour embrasser tant de disciplines diverses, vivre d’une vie si multiple, savourer l’une après l’autre toutes les jouissances intellectuelles de cette grande époque.

[1] Son Voyage en Italie (Bartillat, 2019) reste cependant parmi les guides le plus passionnants.

1 Commentaire

 

Christine Belcikowski

29/06/2020 à 06:39

Effet immédiat ! Je me suis procuré le livre. Passionnant !

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En 1995, les éditions Le Croît vif, à Royan (Charente Maritime), rééditaient trois romans de Geneviève Fauconnier (1886-1969) : Les Trois Petits Enfants bleus (1927), Claude (1933) et Les Étangs de la Double (1935). La même année, Omnibus reprenait Pastorale (1942), intégrant cet autre roman de la même auteure dans Gens de Charente et de Poitou, au sommaire duquel figurent aussi des romans de Jean-Richard Bloch, Pierre Véry, Ernest Pérochon, André Theuriet et Pierre Loti. En outre, Les Étangs de la Double reparaissait en 2020 aux éditions La Geste, à Niort, en Nouvelle-Aquitaine. Par François Ouellet.

13/08/2023, 11:19

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Les Ensablés - Le fer rouge de Paul-André Lesort, ou l'emprise

Paul-André Lesort (1915-1997) aurait pu intituler son cinquième roman L’emprise, mais il a choisi un titre plus incisif : Le fer rouge. Paru en 1957, l’ouvrage de ce romancier étiqueté « grand écrivain catholique » choqua autant les lecteurs que la critique, à quelques rares exceptions près comme Jean Cayrol (« Ce n’est pas un spectacle auquel il nous convie,...mais une quête, une aventure avec « risques et périls»... Son honneur est de déranger et de se déranger...Beaucoup n’ont pas compris la route surprenante qu’il put choisir sans avertissement »). Par Marie Coat.

30/07/2023, 10:05

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Les Ensablés - Petit Louis, d'Eugène Dabit

Chers amis des Ensablés, notre site accueille aujourd'hui une nouvelle contributrice, Isabelle Luciat, à qui nous souhaitons la bienvenue au sein de notre équipe. Pour son premier article, elle a choisi "Petit Louis" deuxième roman d'Eugène Dabit, qui avait rencontré le succès avec L'Hôtel du Nord, paru en 1929. Hervé BEL.

16/07/2023, 09:00

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Les Ensablés – Des hommes passèrent…, de Marcelle Capy

Pendant la première moitié du XXe siècle, de nombreux romans « champêtres » ont été publiés, et les Ensablés n’ont pas manqué d’en chroniquer. Parmi ceux qui nous ont particulièrement marqués, rappelons l’admirable Campagne (prix Femina 1937) de Raymonde Vincent que les éditions Le passeur viennent de rééditer et La vie d’un simple, d’Émile Guillaumin. Il me faut en ajouter un autre, récemment paru chez La Thébaïde d’une romancière complètement oubliée, Marcelle Capy. Par Hervé BEL

02/07/2023, 12:20

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Les Ensablés - Cinis in cinerem, de Régis Messac (1893-1945)

Les Éditions de La Grange Batelière achève par Cinis in cinerem (allusion à la Genèse « tu es poussière et tu retourneras à la poussière), la publication des quatre romans policiers de Régis Messac, auteur que nos amis des Ensablés commencent à connaître (Quinzinzinzilli, Le mystère de Monsieur Ernest). A mon goût, c’est le roman plus étonnant, le plus attachant aussi, car il s’y mêle le gothique, le fantastique, la psychanalyse et le scientisme du XIXème siècle, dans une ambiance mystérieuse : plaisir assuré pour tous ceux qui ont aimé Gaston Leroux, Maurice Leblanc, Stevenson, Edgar Poe, et j’en passe. Par Hervé Bel

11/06/2023, 09:00

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Les Ensablés - Le tramway des officiers (1973) de Georges Thinès

Georges Thinès  (1923-2016) est un écrivain belge de langue française né en 1923 à Liège et décédé en 2016 à Court-Saint-Étienne. D’abord attiré par les lettres classiques, il fut étudiant en philosophie et lettres à la Faculté universitaire Saint-Louis de Bruxelles. Après son engagement à la Royal Navy durant la guerre, Georges Thinès renonce à la philologie et s’oriente vers la psychologie. Professeur à l’université de Louvain, il fut un spécialiste de renommée mondiale dans le domaine de l’éthologie animale. Excellent musicien, fondateur de l’orchestre symphonique de Louvain, il fut encore poète, nouvelliste, romancier, dramaturge, essayiste. Par Armel Job

28/05/2023, 09:00

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Les Ensablés - Les aiguilles à tricoter de Denis Belloc, le bas bruit de la violence

Décédé en 2013 à l’âge de 64 ans, Denis Belloc ( (1949-2013) a marqué d’une empreinte noire la littérature française. Son œuvre, une dizaine de romans parus, s’abreuve au sirop de la rue. Mais ce liquide est violent et amer. C’est l’univers de la toxicomanie dans Képas (Lieu commun, 1989) ou de la prostitution dans Suzanne (Lieu commun 1988) qui forme le décor des romans de Belloc dont l’entière matière est autobiographique. Par Denis Gombert.

14/05/2023, 09:00

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Les Ensablés - Heureux les pacifiques de Raymond Abellio (1907-1986)

En janvier 1947, les éditions du Portulan publièrent un épais volume au titre biblique, « Heureux les pacifiques », que la critique accueillit avec force éloges, n’hésitant pas à parler de «roman fracassant et excitant » (Pierre de Boisdeffre), de « roman d’une génération » (Maurice Nadeau), tous se montrant impressionnés par  la justesse d’un tableau riche et complexe d’une époque charnière (1934-1945): ainsi Pierre Descaves, selon lequel ce roman est « sans aucun doute, le document le plus important, le plus impressionnant qui nous ait été donné depuis quinze ans, sur l’état d’une jeunesse que guettait le conflit de 1939-1940 et les années, noires et rouges, des refus ou des abandons ». Par Marie Coat

30/04/2023, 16:45

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Les Ensablés - Le renard à l'anneau d'or, de Nelly Kristink    

Mariève a vingt-trois ans lorsqu’elle épouse Gilles, de dix ans son aîné. Ce mariage la conduit à s’installer chez lui, dans un domaine forestier des Hautes Fagnes, à l’est de la Belgique. Le manoir du Rondbuisson, situé à l’orée du bois, est la résidence de quelques personnages rustiques et gentiment intrigants. Tout semble en place pour assurer le confort de Mariève, dans un cocon où l’on ressent plus qu’ailleurs le rythme envoûtant des saisons. Mais pourquoi n’y semble-t-elle pas heureuse ? C’est l’histoire de la lente dégradation d’un amour s’abîmant au grattage de l’écorce. Par Louis Morès. 

10/04/2023, 09:47

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Les Ensablés - Jeunes femmes en uniforme, de Terreska Torrès

« Elles sont les premières. Cinq filles. Jeunes, timides, heureuses, excités, cœurs battants et prêtes à mourir pour la France. » Nous sommes en 1940. La France vient de perdre la guerre. À Londres, la France libre sous l’impulsion du général de Gaulle fait ses premiers pas. Pour la première fois, les femmes prennent part au conflit sous l’uniforme français. Un Corps féminin de Volontaires de la France libre est créé, dans lequel s’enrôlent les héroïnes de ce roman, ainsi que son autrice, Tereska Torrès. Par Carl Aderhold.

26/03/2023, 17:17

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Les Ensablés - Kikou Yamata (1897-1975), la Japolyonnaise

Qui se souvient aujourd’hui de Kikou Yamata, une écrivaine née à Lyon en 1897 d’un père japonais et d’une mère française et décédée en 1975 à Genève ? Étonnante et attachante figure, auteure d’une œuvre importante. Par François Ouellet

12/03/2023, 10:00

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Les Ensablés - Génération hussards, de Marc Dambre

En septembre 2022, Marc Dambre, spécialiste de Roger Nimier, a publié chez Perrin une somme passionnante (je pèse mes mots) intitulée Génération hussards, en référence à une mouvance littéraire des années 50. L’occasion d’aborder avec lui non seulement la vie et la production littéraire des « hussards » les plus connus, mais aussi d’en (re)découvrir d’autres, dont Stephen Hecquet, objet d’un récent article des Ensablés, et de revisiter trente années de vie culturelle française. Par Hervé Bel

20/02/2023, 09:56

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Les Ensablés - Henry Thoreau sauvage, de Léon Bazalgette

Emmanuel Bluteau m’a envoyé ce livre, Henri Thoreau sauvage, qu’il vient de rééditer dans sa maison d’édition, la Thébaïde, avec ce petit mot : « Voilà un vrai ensablé ! ». Par Hervé Bel.

05/02/2023, 09:00

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Les Ensablés - Deutschland de René Trintzius (1898-1953)

Quiconque vous demanderait ce qu’évoque pour vous le nom de Trinztius, vous resteriez coi ou chercheriez en vain du côté des érudits anversois de la Renaissance. Bien oublié aujourd’hui, René Trintzius fut très connu dans le monde des lettres de la première moitié du siècle dernier. Né en 1898 dans une famille bourgeoise de Rouen -son père était un architecte renommé- il abandonna très en amont une carrière de magistrat pour se consacrer dans un premier temps au journalisme, puis rapidement à l’écriture de pièces de théâtre et de romans. Par Marie Coat

22/01/2023, 09:00

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Les Ensablés - Malpertuis (1943) de Jean Ray (1887-1964)

Au carrefour de ruelles obscures se dresse Malpertuis. Quentin Moretus Cassave, le maître de cette grande maison, s’éteint sur son lit de mort et fait lire à sa famille réunie les articles de son testament. Pour recevoir l’héritage, les héritiers doivent s’engager à venir vivre au sein de ce lieu rempli de mystères et seul le dernier d’entre eux recevra la fortune. Le dernier ? Dans cette demeure hantée peuplée d’une faune étrange et où le temps s’étire à la croisée des mondes, les périls sont immenses. Jean-Jacques Grandsire, un jeune neveu de Cassave, nous confie avec effroi les heurts et malheurs de Malpertuis. Un chef-d’œuvre du fantastique belge à redécouvrir. Par Louis Morès. 

08/01/2023, 09:00

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Les Ensablés - une biographie de Marie Borrély (1890-1963)

J’ai parlé, il y a quelques mois dans cette chronique, de Maria Borrély (1890-1963), une romancière d’exception de la Haute-Provence. Voici qu’une belle biographie vient de lui être consacrée par Danièle Henky aux éditions Le Papillon rouge, Maria Borrély. La Vie d’une femme éblouie. La biographe, qui a commencé à s’intéresser à Maria Borrély au début des années 2000, a pu avoir accès aux archives de l’écrivaine, se nourrir des souvenirs de Pierre Borrély, le cadet des deux fils de l’écrivaine, qu’elle a maintes fois rencontré, travailler aux premières rééditions avec Paulette Borrély, la femme de Pierre. Par François Ouellet

25/12/2022, 09:00

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Les Ensablés - La baie des Wallons (1991) de Viviane Dumont

Dernier tome d’une trilogie de romans historiques suivant sur trois générations l’histoire d’une famille aux XVIe et XVIIe siècles dans les Provinces-Unies et les Pays-Bas espagnols, La Baie des Wallons relate les aventures du jeune Tristan de Noirfontaine, un orphelin seul héritier de sa lignée ne rêvant que d’exploration au point de s’embarquer dans un navire à la conquête du Nouveau Monde. C’est avec enthousiasme qu’il participera àl’émergence d’une nouvelle ville et d’une société lui offrant une vie pleine de promesses, à condition de faire preuve de prudence et de ne pas oublier ses racines.

Par Louis Morès.

11/12/2022, 09:00

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Ry Cooder : mélodies perdues de la Cité des Anges  

Ry Cooder a été élu en 2014 8e meilleur guitariste de tous les temps par le magazine Rolling Stone. L'album Buena Vista Social Club, il en est à l’origine. La musique de Paris Texas de Wim Wenders, ou plus récemment de My Blueberry Nights de Wong Kar-wai, c’est encore lui. Une légende vivante de l’art d’Eliades Ochoa et Company Segundo, mais quel rapport avec celui d’Albert Camus ? Un recueil de nouvelles réjouissant, Los Angeles Nostalgie (trad. Ariane Bataille), retrouvé par la maison des échos de l’Antiquité, Les Belles Lettres. 

02/06/2024, 11:00

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L'amour au Moyen Âge, de Tristan et Iseut à Lancelot et Guenièvre

BONNES FEUILLES - Dans son dernier ouvrage, Jean Verdon explore l'amour au Moyen Âge, offrant une perspective joyeuse et singulière sur ce sentiment souvent considéré avec méfiance par l'Église de l'époque. 

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"C'est invraisemblable qu'un nez disparaisse"

BONNES FEUILLES - "'Il a disparu sans pourquoi ni comment. Il a disparu gracieusement, même pas pour un fifrelin !... Juste non, ce n'est pas possible, ajouta-t-il après réflexion. C'est invraisemblable qu'un nez disparaisse, n'importe comment c'est invraisemblable. 

01/06/2024, 07:30

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À 17 ans, Les Mémoires d'un Fou par Flaubert

BONNES FEUILLES - “Je ne sais pas plus que vous ce que vous allez lire car ce n'est point un roman ni un drame avec un plan fixe, ou une seule idée préméditée, avec des jalons pour faire serpenter la pensée dans des allées tirées au cordeau.

01/06/2024, 07:00

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Cosy mystery : sur les traces de la Tante Dimity

BONNES FEUILLES – Lori s'aventure en Angleterre, sur les traces de sa défunte Tante Dimity. Elle tentera tant bien que mal de réunir les écrits de sa tante, perturbée par une série de mystères à la résonnance mystique. La Mort de Tante Dimity est le premier tome d'une cosy mystery de Nancy Atherton, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Nicolas Ancion et Axelle Demoulin pour Verso.

31/05/2024, 18:22

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Un retour mortel pour Adèle, devant Grimaldi et Musso

Cette 21e semaine (du 20 au 26 mai) de l'année est marquée par le retour de Mortelle Adèle pour un 21e tome. L'héroïne de Mr Tan et Diane le Feyer arrive directement en première place avec 23.063 exemplaires vendus. Derrière elle, Virginie Grimaldi confirme sa bonne forme en occupant les 2e et 3e place avec Plus grand que le ciel (20.554 ventes) et Une belle vie (19.472 ventes).

31/05/2024, 15:57

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On the road : partir sur la route à travers les livres

De nombreux récits de voyage nous emmènent sillonner le monde à l’aide d’une voiture, que ce soit en autostop ou alors directement, en transformant une voiture du quotidien en instrument permettant de faire le tour de la planète.

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"Je prends 200 euros de l’heure, et là, c’est seulement pour du soft"

BONNES FEUILLES - « Il n’y a aucune barrière entre mon corps et l’argent que je tire de son exploitation. On rémunère mon inutilité, n’est-ce pas le meilleur pied de nez que l’on puisse faire à ce système dégénéré ? »

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Magma, se consumer à petit feu

Roman singulier construit en microchapitres très incisifs, Magma est le cri du cœur d’une femme qui ne demande qu’à être aimée et entendue. Empêtrée dans une relation toxique, elle se coupe peu à peu du monde, sous les yeux impuissants du lecteur. Écrit par la poétesse islandaise Thóra Hjörleifsdóttir, l’ouvrage est publié cette année aux éditions Agulla, dans une traduction de Jean-Christophe Salaün.

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Ducky Coco : le western à la sauce Anouk Ricard

Après avoir réenchanté les enquêtes policières avec son Commissaire Toumi, donné un coup de jeune aux dialogues pédants façon Bouvard et Péuchet dans les deux tomes des Experts (dont plusieurs case sont devenues des mêmes sur les réseaux sociaux), voici qu'Anouk Ricard s'en prend au western tout public, tendance Lucky Luke. Elle maltraite cet univers hyper codé avec une malice contagieuse et sa fausse candeur fait des merveilles.

 

30/05/2024, 08:40

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Les jeux dans l’Antiquité : entre mythe et réalité

Alors que se préparent en grande pompe les jeux olympiques de Paris 2024, il est peut-être temps de porter un regard informé sur ce que furent véritablement les jeux dans l’Antiquité, loin d’une reconstruction imaginaire, au plus près de la réalité historique.

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De Neiges et de Flammes : sublime épopée dans une forêt enneigée  

Deux garçons et un dragon sans ailes parcourent une immense forêt enneigée, tentant de fuir les inquiétants monstres qui s’y tapissent. Ce sont les deux princes du royaume des neiges. Ils ont fugué du château où ils ont été enfermés toute leur enfance, à la recherche de la princesse du royaume du feu. Une aventure émouvante dans des décors magnifiques. 

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Voilà un roman poétique et truculent tout à la fois, dont les phrases semblent tirées d’un conte moderne où chaque expression sort tout droit d’un passé ancestral. Par Jean Doutrepont.

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Les auteurs célèbres ne devraient pas traverser en dehors des clous

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Comment vivre une vie détendue ?

S'interroger sur l'objet canapé : telle est l'ambition de Philosophie du canapé, comment vivre une vie détendue, nouvel ouvrage de Stefano Scrima, traduit de l'italien par Philippe Audegean aux éditions Rivages.

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Paul Auster : résilience et résurrection

Paru en 2002, Le Livre des illusions (Actes Sud) est un livre apocalyptique. Sombre et violent, il est hanté par l’absence. L’autodafé final ranime les heures les plus noires de l’histoire de l’humanité. Né du néant, tout retournerait pour finir au néant, cendre ou poussière. L’énigme du berceau et celle de la tombe convergeraient vers cette idée irrémédiable.

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Signée par le scénariste Ram V et le dessinateur Sumit Kumar, These Savage Shores plonge le lecteur dans le sud-ouest de l'Inde des années 1760, durant les guerres anglo-mysoriennes – époque où la Couronne britannique et la Compagnie des Indes orientales exercent leur influence sert de toile de fond à une exploration profonde des horreurs du colonialisme, métaphoriquement représentées par des vampires.

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Les invaincues

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La pièce aux secrets intimes

Voilà un roman assez bref, mais captivant comme peuvent souvent l’être les romans japonais. L’héroïne est une femme un peu perdue et pas très épanouie, qui va suivre dans la rue une femme mystérieuse croisée à la piscine. Par Jean Doutremont.

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La Saga De Youza : fresque de l'entre-deux-guerres

La saga de Youza est d’abord l’histoire d’un paysan lituanien né au début du XX siècle. Homme solitaire et amoureux déçu, Youza déserte son village pour s’installer dans le marais voisin, le Kaïrabaïlé. Par Jean Doutrepont

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Des choses qui arrivent, de Salah Badis : Alger, regards singuliers

Une écriture sobre, efficacement dépassionnée, au-dessus de tout nationalisme effusif, imprégnée de la géographie algéroise, centrée autour des banlieues, des gares et des rails, mais surtout attentive aux petites choses du quotidien, la vie ordinaire, les existences simples. Tel est l’art du récit cultivé par Salah Badis, la clarté du style sur fond de tremblements de terre. Ecrire, c’est voir Alger autrement, dans sa nudité tragique.

26/05/2024, 19:40

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Huit nouvelles de Maupassant sur le suicide

BONNES FEUILLES - « Oh ! reprit le secrétaire, l'œuvre a une vogue inouïe. Tout le monde chic de l'univers entier en fait partie pour avoir l'air de mépriser la mort. Puis, une fois qu'ils sont ici, ils se croient obligés d'être gais afin de ne pas paraître effrayés. Alors, on plaisante, on rit, on blague, on a de l'esprit et on apprend à en avoir. 

26/05/2024, 08:30

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Un guide pour prendre soin de soi après 40 ans

La santé des hommes après 40 ans s'inscrit comme un nouveau guide de santé pour comprendre son corps une fois 40 ans passés. 

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Katanga ! La guerre de la Françafrique contre l'ONU  

BONNES FEUILLES - De septembre 1961 à 1962, dans la province sécessionniste du Katanga, située dans l’ex-Congo belge, une guerre oubliée mais sanglante s'est déroulée. Riche en cuivre et en uranium, le Katanga était gouverné par un régime minier pro-occidental qui a défié les Nations Unies et leurs casques bleus. 

25/05/2024, 08:30

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L'épilogue du Problème à trois corps de Liu Cixin en version collector

Liu Cixin revient sur le devant de la scène littéraire avec La mort immortelle (traduit du chinois par Gwennaël Gaffric), le dernier volet de l’un des cycles de science-fiction chinoise les plus populaires de ce siècle. Les éditions Actes Sud proposeront une édition collector, à retrouver en librairie le 5 juin prochain.

25/05/2024, 07:30

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Cours, conférences et travaux de Michel Foucault sur Nietzsche

BONNES FEUILLES - Un texte inédit de Michel Foucault sur Nietzsche, édité par Bernard Harcourt, apporte un nouvel éclairage sur la manière dont Foucault a interprété Nietzsche.

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Virginie Grimaldi toujours en tête des ventes 

Semaine chargée dans domaine de l’édition. Pas moins de 42 sorties se sont hissées parmi les 200 meilleures ventes de la semaine 20 (13 au 19 mai 2024). Mais, sans surprise, Virginie Grimaldi attire toujours le regard avec sa première place : elle demeure indétrônable avec 17 .154 ventes enregistrées... 

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Le grand feu

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Le chien noir. Un conte gothique

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Quand des bandes dessinées inspirent des machines à sous

Le succès des bandes dessinées est tellement grand qu’on retrouve les personnages les plus célèbres mis à peu près à toutes les sauces. Si, bien sûr, le cinéma se régale en créant des longs métrages à succès autour des grands héros des comics, des univers parfois moins attendus s’inspirent aussi des histoires mises en bandes dessinées. 

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Les spécialités gourmandes de la cuisine bretonne

BONNES FEUILLES - Découvrez la richesse d'une cuisine authentique et familiale, véritable patrimoine culturel et culinaire, qui allie savoureusement les produits de la mer et de la terre.

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La France optimiste d'Eddy Fougier

La France est-elle vraiment en déclin ? Les Français sont-ils aussi désabusés que certains le prétendent ? Le politologue Eddy Fougier propose dans Ne désespérons pas de la France et des Français, un essai sous forme de plaidoyer en faveur d’un changement de regard sur la France et ses habitants.

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Comment la musique façonne le cerveau

Quelle est la puissance de la musique sur notre cerveau ? Comment la mesurer, et surtout, comment l'utiliser ? Le journaliste scientifique Michel Rochon s'interroge sur l'influence que peut avoir la musique sur notre cerveau, et dévoile dans Comment la musique transforme notre cerveau un essai riche et détaillé.

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BONNES FEUILLES - Après La Putain du Diable, qui a connu un succès critique inattendu, et Les Chutes, un recueil oscillant entre désespoir moqueur et exigence impérieuse d’exister, Melchior explore dans sa poésie les désillusions amoureuses avec une touche à la fois personnelle et universelle.

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Un message Du Nouveau monde…

Le futur. Quand exactement ? Impossible à déterminer. Notre narratrice, Saki Watanabe, indique être née le 10 décembre 210, à Kamisu 66. « Juste avant ma naissance, les bambous, connus pour ne fleurir qu’une fois par siècle, avaient tous éclos en même temps. Cela faisait suite  à une série d’épisodes climatiques anormaux, dont une sécheresse de trois mois et des chutes de neige en plein été. » Une chose est certaine : le monde a bien changé. Et ses règles aussi. 

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