Ce 10 novembre, Nicolas Feuz publie Les larmes du lagon, aux éditions Slatkine & Cie. Un polar qui nous entraîne en Polynésie française, où la tranquillité du motu de Bora Bora est perturbée par la découverte d’un corps. Ce nouveau roman nous offre l’occasion d’en apprendre plus sur l’écrivain, dans un questionnaire de Proust revu, corrigé et bien soigné !
ActuaLitté : Quel est votre principal trait de caractère ?
Je suis persévérant et méticuleux, sans aucun doute.
La qualité que vous préférez dans un polar (thriller, policier, etc.) ?
L’intrigue et les rebondissements finaux sont les deux principales qualités à mes yeux. La qualité d’écriture et l’enrobage social comptent aussi beaucoup, bien entendu, mais ils doivent servir l’intrigue et non l’inverse, au risque de devenir indigestes. Un polar peut dénoncer certaines réalités, mais il ne doit surtout pas se transformer en manifeste. J’ai horreur des textes donneurs de leçon.
Ce que vous appréciez le plus dans un livre ?
Un bon livre est celui qui arrive à transformer mon esprit en salle de cinéma.
Votre principal défaut quand vous vous mettez à un nouveau roman ?
La tendance à m’isoler de mon cercle social pendant l’écriture. Je n’ai pas encore appris à faire plusieurs choses à la fois. Normal, je suis un homme.
Votre occupation préférée durant un salon du livre ?
Les apéros avec les autres auteurs… Non, je déconne ! Les rencontres avec les lectrices et lecteurs, car on en retire toujours une petite phrase, une critique pas forcément positive mais bienveillante, dont on peut tenir compte – ou pas – dans le roman suivant. Et puis, il y a ces mots qui résonnent comme des caresses : « J’ai commencé à relire grâce à vous. ».
Votre rêve de bonheur ?
Pouvoir vivre de mon écriture. On dit qu’on n’atteint jamais le bonheur absolu, mais qu’on y tend.
Quel serait votre plus grand malheur ?
Perdre un de mes enfants, c’est évident. Mais si on parle d’écriture, ce serait probablement perdre mon imagination.
Que voudriez-vous être (que vous n’êtes aujourd’hui pas) ?
Je n’ai jamais rêvé d’être quelqu’un d’autre… sauf peut-être Dark Vador !
Le pays où vous aimeriez le plus partir, pour écrire ?
Bora Bora… donc la France !
La couleur que vous préférez ?
Le bleu.
De quels auteurs avez-vous cherché à vous éloigner à mesure de vos romans ?
Jean-Christophe Grangé, parce qu’il est l’auteur qui a inspiré mes tout premiers polars. J’ai donc dû apprendre à m’éloigner de son style pour trouver le mien.
Votre oiseau favori ?
La mésange (j’ai grandi durant 25 ans à la rue des Mésanges et c’est vrai qu’il y en avait beaucoup)
Vos héros et héroïnes en fiction ?
Dark Vador, bien sûr ! Mais aussi Edmond Dantès, Michel Strogoff et Lisbeth Salander (je suis très hétéroclite dans les arts).
Vos compositeurs préférés ?
En musique classique, un faible pour Vivaldi, parce que j’en ai beaucoup joué à l’époque du Conservatoire (flûte traversière, mais pas celle de « C’est arrivé près de chez vous »). En musique contemporaine, Jean-Jacques Goldman reste à mes yeux le meilleur compositeur de ces dernières décennies, tant pour lui-même que pour les autres. En musique de film, Hans Zimmer bien sûr.
Et en matière de peinture ?
Gauguin et Dali.
Avez-vous des héros dans la vie réelle ?
X (chef des stups et formateur des agents infiltrés et des « coverman » en Suisse francophone) et Y (responsable de la cellule infiltration de la police judiciaire fédérale). Au-delà de leur travail et du mien, ils sont devenus, depuis plus de 20 ans, de très bons amis et surtout, de très bonnes sources d’inspiration, de renseignements et de conseils pour mes polars.
Et dans l'Histoire (et ne me faites pas le coup des anonymes de nouveau !) ?
Le premier qui me vient à l’esprit est Nelson Mandela, mais il y en a plein. Trop pour toutes et tous les citer.
Quels sont les prénoms/noms que vous vous interdisez dans vos livres (et pourquoi ?) ?
Je ne suis pas sûr de m’interdire quoi que ce soit dans mes polars. Mais probablement n’aurais-je pas l’idée de mettre le nom de famille Hitler à un de mes personnages, sauf si je fais référence au vrai.
Ce que vous détestez par-dessus tout en relisant un premier jet ?
La montée du doute. Va-t-il plaire ? Tu peux toujours faire mieux ! Etc. Le doute de l’écrivain, c’est le trac de l’acteur avant de monter sur les planches. Il est probablement sain et utile, mais honnêtement, je m’en passerais. Et pourtant, je sais très bien que le jour où le doute disparaît, je deviendrais vraiment mauvais.
Quel personnage historique méprisez-vous le plus ?
Hitler, sans aucun doute.
Le fait militaire que vous estimez le plus ?
Celui qui n’aurait fait aucune victime, mais c’est extrêmement rare. On dit qu’à Neuchâtel, les Suisses auraient chassé les Prussiens sans aucune effusion de sang le 1er mars 1848. Honnêtement, j’en doute. Et certains historiens aussi.
La réforme que vous appréciez le plus ?
Assurément pas celle de l’écriture inclusive, même si je soutiens la grande majorité des combats menés au nom de l’égalité.
Le don de la nature que vous voudriez avoir ?
Le pouvoir de guérison.
Comment aimeriez-vous mourir ?
Sans dépérir durant de nombreux mois.
Dans quel état d'esprit êtes-vous actuellement ?
Stressé par la sortie de mon prochain polar. Les Larmes du lagon se passe en Polynésie française et je ne suis pas sûr que ce lieu à l’autre bout de la planète et les thèmes abordés (les essais nucléaires français, l’affaire du Rainbow Warrior) intéressent vraiment. On verra.
Quelles fautes vous inspirent le plus d’indulgence – particulièrement en regard de votre profession ?
Les actes de propre justice quand ils sont induits par une inaction des autorités. Je ne peux pas les excuser totalement, mais je peux les comprendre.
Avez-vous une devise (pas le franc suisse, hein :-D) ?
L’Euro, alors… Plus sérieusement, on va dire « We Serve ». C’est la devise du Lions Club International dont je suis membre et dont les actions désintéressées servent avant tout à venir en aide à l’enfance défavorisée et aux personnes atteintes d’une maladie grave ou d’un handicap.
Crédits photo : © Olivier Rychner / Slatkine & Cie
Paru le 10/11/2022
240 pages
Slatkine et Cie
19,00 €
Paru le 28/05/2020
299 pages
Slatkine et Cie
19,00 €
Paru le 20/04/2022
250 pages
LGF/Le Livre de Poche
7,70 €
Paru le 24/02/2022
235 pages
Slatkine et Cie
19,00 €
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