BOOKS BY WOMEN - Bonjour à tou.te.s ! Aujourd'hui nous laissons la place à Stéphanie, du compte Moon Palaace, qui nous a contactées afin de parler de L'Etrange Féminin, recueil de textes rassemblés par Lucie Eple, paru aux éditions du Typhon ! Et évidemment, nous soutenons Alice Coffin. Bonne lecture et à bientôt !
Le 09/10/2020 à 14:08 par Books by Women
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09/10/2020 à 14:08
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Quelle meilleure façon d’explorer les mystères des femmes, leur psyché, leurs rêves et leur étrangeté, que de donner la parole à celles qui font la littérature d’aujourd’hui ? C’est la proposition de ce recueil sorti en septembre 2020 aux éditions du Typhon et qui rassemble six fictions d’autrices contemporaines : Caroline Audibert, Clara Dupuis-Morency, Hélène Frappat, Bérengère Cournut, Marie Cosnay et Karin Serres.
Lucie Eple, initiatrice du projet et coordinatrice, présente la démarche dans la préface : « Ce livre n’est pas qu’un recueil, c’est une célébration. Une ode à l’acceptation des mystères du monde et de l’être. Une invitation à se défaire des illusions de maîtrise et d’uniformité. Plaidoyer pour l’obscurité, plaidoyer pour la sorcellerie, plaidoyer pour la littérature, ce morceau de nuit qui a toujours une longueur d’avance. »
Le dimanche 20 septembre 2020, Yves Torrès, fondateur des éditions du Typhon, a participé à une rencontre en live avec une trentaine de blogueurs autour de trois des autrices du recueil (live organisé par sur l’initiative d’Anthony Lachegar). Cela a été l’occasion de revenir sur la naissance du projet, d’en saisir les intentions et les enjeux, et d’évoquer les choix d’écriture et les thématiques avec Bérengère Cournut, Caroline Audibert et Clara Dupuis-Morency qui ont levé le voile sur les arcanes de l’écriture. J’y étais aussi, je vous rapporte quelques-uns des propos qui s’y sont tenus mais vous pouvez déjà visionner le replay sur la chaîne YouTube d’Anthony.
Yves Torrès se souvient que l’idée de Lucie Eple était de proposer un recueil qui décloisonnerait les genres autour du féminin. Après s’être mise en quête des autrices, elle les a laissées très libres de leur sujet, et l’écriture a eu lieu sans communication entre elles, « dans un étrange accompagnement l’une de l’autre ». Caroline Audibert évoque d’ailleurs un « travail au secret d’une écriture commune ». Les illustrations de Jérôme Minard ouvrent encore plus grand la porte de l’imaginaire et participent de cette expérience hallucinatoire - le nom de la collection est d’ailleurs Les Hallucinés.
Ce n’était pas l’intention des autrices que se placer sur le terrain d’une quelconque revendication. Il s’agissait bien plus pour elles de s’emparer de l’étrange et du féminin dans une alliance inédite. Cependant les textes cassent l’image traditionnelle de la femme pour dire ce qu’habituellement on montre peu en littérature, c’est-à-dire l’étrangeté, jusqu’à la monstruosité, l’animalité, et la fureur qui peut habiter les femmes. Il s’agit de montrer le féminin dans tous ses états plutôt que de brandir le poing. En usant de la figure du renversement qui semble avoir présidé à l’écriture du recueil, c’est-à-dire en s’emparant de ce qui parfois est retourné contre elles, les femmes sont montrées sous un jour neuf.
Les autrices ont souvent puisé aux sources de la littérature féminine pour bâtir leurs récits : on croise les fantômes de Mary Shelley, des sœurs Brontë ou encore de Rachilde, et les protagonistes sont parfois inspirées de créatures mythologiques.
Le recueil se place en marge des modes tout en étant traversé par des inquiétudes contemporaines, et notamment celle du rapport de l’Homme à son environnement. La plupart des textes convoquent les forces élémentaires et mettent en scène les pouvoirs de la nature dans une forme d’écoféminisme. Les histoires s’installent souvent sur des territoires imaginaires très forts qui sont la projection des géographies intérieures, sur des paysages fantasmagoriques où la nature est vibrante et puissante et remet l’homme et la femme à leur juste place. Le paysage est entrevu comme un carrefour où convergent les éléments de l’intérieur et de l’extérieur, de l’individu et du collectif, de la réalité et du symbole.
Même si je lis assez peu de littérature de l’imaginaire, j’ai aimé que l’étrange, le bizarre, le gothique soient autant de façon d’apprivoiser ce qui effraie dans la réalité, et se placent comme un moyen de faire émerger la lumière au milieu des ténèbres, d’éclairer les fantômes pour peut-être les faire disparaître ou tout au moins, s’en émanciper.
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Paru le 10/09/2020
296 pages
Editions du Typhon
20,00 €
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2 Commentaires
Bénard
11/10/2020 à 11:12
Je ne vois pas le rapport entre l'article ci-dessus et votre soutien (discutable) à Coffin.
NAUWELAERS
11/10/2020 à 23:54
Dans son essai «Le Génie lesbien» paru le 30 septembre, Alice Coffin affirme noir sur blanc et clairement ne plus vouloir lire des livres, voir des films, écouter de la musique qui sont l'oeuvre d'hommes.
Une réaction édifiante émane non d'un vieux barbon blanc tremblant pour l'avenir du patriarcat mais de la célèbre essayiste féministe et lesbienne Caroline Fourest.
Pedigree ennuyeux pour tenter de décrédibiliser qui n'est pas d'accord avec cette polémiste à la mode (Alice Coffin s'entend).
Ci-dessous, paru dans «Paris Match», à propos de Coffin, les mots de Fourest.
«Cette approche essentialiste, binaire et revancharde qui abîme des années de révolution subtile et flatte les clichés antiféministes.»
Poussons la logique jusqu'à l'absurde: imaginons un instant que toutes les visiteuses de ce site confondent féminisme légitime et nécessaire -que je ne conteste en rien et je ne laisserai pas passer les possibles procès d'intention comme j'en ai
déjà reçu, si ce message entraînait des réactions -avec une passion de séparatisme misandre voire stigmatisation de tous les mâles (blancs d'abord) vus tous comme des «assaillants» pour reprendre un terme de Coffin...
Une essentialisation qu'on peut effectivement -sans vouloir choquer - qualifier de raciste.
Le genre masculin toujours oppresseur, agresseur, dominateur etc. !
L'individu coupable ontologiquement de par son genre...
L'immigré coupable, le Juif cible permanente des antisémites, le mâle blanc (surtout blanc)à rejeter en se croyant dans le vent de l'Histoire...
L'hostilité et le séparatisme à la Coffin (je ne mets surtout pas les vraies féministes dans le même sac), c'est cela la parole libérée ?
Alors qu'arrivera-t-il,si ce dogme mortifère se met en place ?
Ces visiteuses de ce site converties à une sinistre «coffinitude»... ne liront plus les chroniques de contributeurs hommes !
Interdit, «cancel culture» !
Ni celles qui concernent des livres écrits par des hommes.
Coffin: cela veut dire «cercueil» en anglais.
Le cercueil de la culture au bout du chemin...
Si par malheur et poussées par le vent mauvais d'une démagogie se prétendant progressiste -mais même les pires talibans voire des assassins pour une religion sont persuadés d'être dans le Bon et le Vrai -de nombreuses femmes se mettaient à imiter Coffin et à boycotter bel et bien tous les innombrables éléments de culture dus aux hommes...
Ai déjà lu des messages féminins allant dans ce sens du rejet total du masculin soit l'Autre.
Donc cela existe ou commence à exister et je pense qu'il faut prendre le mal à la racine.
Alors la culture déjà au plus mal avec cette pandémie de malheur pourra crever la gueule ouverte, tuée par un séparatisme pire qu'odieux mais assassin !
Et quid de concerts de chanteuses accompagnées par des musiciens (il m'est arrivé d'en voir et d'être transporté, en état de lévitation grâce à la chanteuse d'exception ET ses merveilleux musiciens ?).
Elles font quoi, les extrémistes séparatistes misandres ?
Elles boycottent ces concerts pour les musiciens ou y assistent à cause de la chanteuse ?
N'importe quoi !
Je les plains, hou quels douloureux cas de conscience pour rester dans le droit fil de l'Idéologie !
Cette culture de la misandrie autojustificatrice, cette «pureté» d'essence totalitaire est toxique.
Et très dangereuse pour la culture !
Irresponsable !
Soutien à toutes les vraies féministes, y compris celles qui courent de graves dangers dans des pays où le féminisme est vraiment plus dangereux au quotidien qu'une usine à buzz pour idéologues frénétiques voire délirantes dans leur rejet de l'Autre car masculin !
Une réponse en Musique; Musique: un nom féminin qui surplombe toute cette fange qui finit par donner la nausée.
Une merveille à écouter: «Will You Love Me Tomorrow» (désolé pour ce titre politiquement incorrect: de l'amour ! Quelle horreur inventée par le patriarcat oppresseur !) par la grande Helen Shapiro;une reprise des Shirelles, un formidable groupe vocal noir féminin.
Cette merveille -reprise même par la regrettée Amy Winehouse -est cosignée: Gerry Goffin (homme blanc américain) et Carole King, la mythique.
Ensemble !
Ensemble, en donnant l'exemple, un couple qui embellit le monde !
Ce qui va dans ce sens, ainsi que les luttes féministes légitimes,qui ne tournent pas à la guerre des sexes, je soutiens.
Une culture de la haine couplée à la celle de la culture masculine, c'est non dans toutes les langues, espéranto compris.
Le cantique de la rancoeur agressive est une cacophonie atroce.
Oui à la liberté d'expression et NON à l'hostilité larvée et désespérante entre les sexes, qui enlaidit encore beaucoup plus ce monde qui n'en a pas besoin.
Remarque toute bête: MERCI à vous les femmes, quelles que soient vos étiquettes, qui AIMENT LES HOMMES et savent et sauront leur imposer leur respect par leur seule personnalité.
Qui sauront repousser voire humilier les comportements masculins encore inacceptables.
La regrettée Juliette Gréco est un exemple...
Ne pas soutenir le négativisme belliqueux et stérile.
Une honte pour le vrai féminisme, un boulet.
Un immense recul, une catastrophe selon moi.
Mes propos sont humanistes et je rejette les accusations inévitables et automatiques de «défense du patriarcat» etc.,qui n'ont rien à voir avec ma démarche.
Oui à l'intelligence et au respect.
Je ne cautionne pas le harcèlement numérique dont est victime Coffin malgré la division voire la haine semées par elle.
Quant aux trolls compulsifs qui harcèlent, il suffit de les ignorer et de les laisser mariner dans leur vitriol.
Les considérer comme inexistants.
Tout en désapprouvant totalement Coffin, je méprise ces attitudes de meutes poursuivant un gibier sur le terrain de chasse numérique.
Le procédé est abject, que les victimes soient des Coffin, Rowling, Zineb El Rhazoui (qui fait moins de tintamarre que Coffin et souffre réellement
depuis des années...Un grand silence édifiant dans son cas, je veux dire: autour de son cas !).
CHRISTIAN NAUWELAERS